Une année d’apprentissage à travers les yeux des instructeurs.
Par Caitlin Ware
L’étude « Silver Santé Study » a pour objectif de mesurer l’impact de techniques d’entrainement mental, telles que l’apprentissage de langues étrangères et la pratique de la méditation, sur le bien-être et la santé mentale des seniors. Il y a un peu plus d’un an, les participants de la première vague de l’étude Age-Well à Caen ont été répartis de façon aléatoire en 3 groupes (2 qui suivent un entraînement et un qui ne change pas ses habitudes). Dans ces groupes d’interventions, les instructeurs ont pu observer la motivation, le plaisir et l’épanouissement personnel des participants.
Globalement, les enseignants sont impressionnés par la motivation des participants.
Titi Tran, instructrice de méditation raconte : « Tous les participants sont très motivés pour utiliser ce qu’ils apprennent avec nous ; ils intègrent ce qu’ils apprennent en cours et l’appliquent dans leur pratique quotidienne. »
Corinne Schimmer, professeur d’anglais, a également tenu à souligner le dévouement et l’implication des participants : « Je dirais que l’un des aspects le plus frappant est la forte motivation du groupe, et surtout que celle-ci augmente au fil des mois. »
« Les volontaires expliquent que bien qu’ils soient censés travailler environ 20 mn par jour, la plupart d’entre eux travaillent beaucoup plus longtemps. Certains expliquent : Lorsque nous commençons à travailler les exercices que nous ont donné les enseignants, nous ne pouvons pas nous arrêter, non pas parce qu’il y a un examen à la fin du cours, mais parce que nous prenons du plaisir à le faire. »
En effet, le plaisir semble jouer un grand rôle dans leur motivation: “Certains aiment apprendre l’anglais parce que ça leur permet de voyager, de parler avec des amis, » a noté Corinne. « Je crois qu’ils apprécient d’apprendre l’anglais en soi. »
La répartition étant aléatoire, les participants ne se sont pas forcément retrouvés dans le groupe d’intervention qu’ils auraient préféré. Cependant, la plupart d’entre eux ont rapidement apprécié leurs cours respectifs. « Deux ou trois participants auraient préféré apprendre l’anglais, mais ils étaient également heureux de pratiquer la méditation. Maintenant ils se sont habitués» dit Martine Batchelor, instructrice de méditation. Elle remarque l’importance de la cohésion du groupe : « De notre point de vue, nous observons rapidement les effets d’appartenance à un groupe ; les participants s’écoutent et ils apprennent à se connaitre. »
Corinne souligne également la dimension sociale de l’intervention en disant : « Je pense que le fait de venir au cours va leur manquer à la fin de l’expérience, non seulement pour l’apprentissage, mais aussi pour l’aspect social. » Réciproquement, Titi ajoute : « A ce jour, après 12 mois de pratique, ils commencent à penser à la fin de l’intervention et sont déjà un peu tristes à l’idée que ça se termine. »
Finalement, tous les instructeurs mentionnent l’impact positif de l’étude sur leur enseignement. Corinne conclut : « Je trouve également très stimulant de revoir mes techniques d’enseignement dans ce contexte, cela me donne un regard complètement différent du processus d’apprentissage. Par conséquent dans l’ensemble, c’est une très bonne expérience pour moi en tant qu’enseignante. »